O ma mémoire : sursois au songe. Accorde-moi le temps de m’adonner à un échange Gourmand de mes blessures, violateur de mon silence Qui, chaque nuit, me désire ardemment et me dit : « Tu as attendu la mort, une nuit, pourquoi pas celle-ci ? »
O ma mémoire : éloigne de ma vue l’émulation du premier poème, Avec elle, la mort est venue me demander une descente dans l’arène. Elle me dit : « tu as douté un jour de la capacité divine ? Mon dos au mur : « quand je t’ai attendue matin et soir et pleuré avec Darwich Une langue qui cherche ses siens, ses conteurs et se jette dans les dictionnaires. Quand j’ai vu mon âme comme un tombeau qui ne s’ouvre que pour toi et attendu la mort d’un conteur pour te voir dans son cadavre. Quand j’ai suivi les pas d’un fou pour joindre ma folie à la sienne et grimpé des montagnes pour pleurer sur ses sommets. Quand les objets de cet espace ont failli me crever les yeux après avoir flurté avec un mur blanc. Quand des poèmes silencieux allaient m’étrangler et un sentiment m’a transformé en un rêve. Quand des espaces m’ont habité pour bombarder Les nids des sacres et m’exiler dans mon âme qui essaie toujours de retrouver les yeux qui Sont allés à la recherche d’une place parmi « les trônes des jambes ».
Oui, le son de la pluie m’assemble à l’enfance prolongée dans le silence. Le son de mon poème s’élève pour étreindre le coucher du soleil. La roche me renferme, les vents m’ombragent. Ma tête qui touche l’écume de la mer entourée du givre du ciel, salue le corps allongé au sein des feuill Ma peau tombe sur terre tel un tissu soyeux et blanc. Mon âme se dirige vers l’horizon. Un fût en fer me tient par les lombes, me soulève pour me faire passer par Où se rencontrent les montagnes. Mais rien, rien ne m’arrache à cette veille.