Qu'importe les outrages du temps, Tout ce qui n'est pas vos yeux est un rivage Et c'est en leur mer diaprée que je voyage; Vers l'amour me mènent leurs courants!
J'envie votre coeur, terre féconde et tendre Où la bienveillance pousse sans tuteur, Et votre stoïcisme de salamandre Aux regards feu du monde inquisiteur. Je ne demande qu'à grandir et apprendre Mon dédommagement sera votre bonheur.
J'aime vos rides -Anagramme de mes désirs- Je bois avide Vos mots comme un élixir.
J'aime la grâce mature En votre voix grave et vos airs doux; M'irradie votre claire chevelure A l'horizon de votre cou.
Aimer n'est plus une gageure A la lueur du comprendre, Sachez qu'en moi de mes peurs Il ne reste que des cendres.
Je recueille vos larmes à ce passé Froid et terne par où l'on se ressemble, Voici pour vous réchauffer mes mains où tremblent Des années de tendresse réprimée.
Combien de bonheur présent aiguisé Sur les stigmates du passé? Combien de rapprochement En un même déchirement?
Entre sagesse et frissons Vacille votre passion.
Moi j'attends le premier soupir achevé Comme une victoire sur la honte… Vibrez!… Et sentez rompre l'avalanche De mes doigts sur vos hanches.
Mouillez ma chair de vos lèvres -Argile à vos doigts d'orfèvre- Votre âge vous rend si belle Et je sais que rien n'égale Amie, amante ou féale Ce frisson maternel Egaré dans la caresse Sensuelle d'une maîtresse.