Daigne recevoir (avec indulgence !) Ce trop imparfait hommage Que ton insondable énigme Et ton lumineux sourire Inspirèrent à un joyeux Fou.
Il peut bien vagabonder au plus loin, au plus haut, Malgré tant de parasanges accumulées Entre lui et ta douce chaleur, Ce n’est encore, toujours et jamais Que ton image qui le hante, Inscrite en toute chose, en tout lieu : Cimes aiguës, nuages fluides, Astres radieux, vol de l’aigle, Ivresse des hauteurs... L’air se peut faire rare, Mais, toujours, le souvenir De ta profonde beauté Et de ta douceur infinie Lui sont de puissantes bouffées d’oxygène...
Cette infime offrande, Je la dépose à présent avec passion À tes pieds graciles : Car c’est bien depuis la racine Que je veux adorer, vénérer et chérir La plus rare des fleurs — Incomparable Rose aux délicieux parfums — Et, tel un heureux jardinier (béni des dieux !), Je ne veux avoir de cesse Que je n’aie prodigué À l’unique et inestimable joyau de ma serre Les plus tendres soins Et les plus délicats égards, En autant de doux baisers Déposés à la corolle pourpre de ses lèvres.