Muses de l’Hélicon, secondez mes efforts A l’heure où de ma lyre encore ensommeillée, Réticente compagne autrefois délaissée, Il me faut ranimer les sublimes accords. Eratô et Euterpe, inspirez à mes chants Les traits voluptueux qui, devers mon amante, Auront l’heur d’attiser certaine flamme ardente : Un brasier libérant la passion en torrents. Reine, qui de mon cœur as conquis le royaume, Epanche, de ton souffle en mon âme, le baume !
J’aime à voir de tes yeux aux liquides regards, En son écrin scellée, la perle cristalline, Turquoise diamant que la vague marine Ecumante y laissa de ses plus doux égards. Désormais que mes vers, par ta grâce engendrés, Érigent des autels à ta beauté profonde Sur lesquels les trésors et des cieux et du monde, Innombrables trophées, te seront consacrés. Reine, qui de mon cœur as soumis le royaume, Epanche, de ton souffle en mon âme, le baume !
Mais à présent que vient de l’hommage la fin, Ici voudrais-je encor que frémisse ton sein ; Comment donc effeuiller le secret de ces stances ? "Haut vers bas" est le sens qui doit être emprunté Et mon nom en ce lieu te sera révélé, Le nom d’un qui te boit de ses regards intenses.
