Les dieux nous l'ont donné, qui scelle notre amour ; Par toi qui le nourris advient le premier jour D'une seconde vie. Dans ton sein il palpite Déjà, bourgeon nouveau, donne du pied, s'agite, Et, greffé sur nos bois, augmente d'un rameau L'épaisse frondaison du séculaire ormeau, Antique végétal qui de la race humaine Depuis Deucalion développe la chaîne. Tancrède sera-t-il, et noble et généreux, Et porté par la grâce et toujours courageux ? Sans doute. Mais s'il est du sexe qu'on dit tendre, Qu'il ait autant que toi de beauté à revendre. Sois bénie, mon aimée, d'avoir ainsi pourvu L'univers et mes jours d'un trésor imprévu.