La nuit m'a cueilli là venelle des pas tordus Et puis m'a reposé refuge des chats perdus Dans son manteau soyeux tout semble plus précieux Le regard plus profond les mots plus onctueux Avec mon verre de niôle je tutoie Aristote Le mesquin devient grand et la table sursaute
Huait le chat-huant et chut une plume
Je redeviens enfant souple et confiant Glissent les oripeaux le nu triomphant à la lumière noire le faux se trahit La queue du ver-luisant seul phare irradie Danse avec moi clochette sur son coup d'archet Et si tu perds la tête ne pars pas chercher
Hou le chat-huait et j'ouïs son cri
Je braillais aussi me noyant la lippe Dans l'obscur toison de celle qui me pipe Ivre de câlins et de cul mêlés Je pansais ainsi en rêvant mes plaies La lune riait jamais ne rougit Voilant de son ombre mes jeux interdits
Chat-huant fuit l'aube point
Déjà demain nous rattrape La raison soudain nous frappe Met au lit les funambules Disperse les noctambules A ce soir nuit ma maîtresse J'ai conservé ton adresse