Son boubou à la traîne Ses douces mains d’ébène Qui égrainent les heures comme on file la laine Ses ocres souterraines Qui jettent des couleurs sur les mots qui se fanent Ses lianes Qui s’élancent soudaines dans la lumière diaphane Ses passes de chamanes Qui dans l’aube océane sursautent du coq à l’âme Ses jarres Qui jouent les funambules au plus haut de son crâne Son fard de bohémienne Ses pieds de terre humaine Ses danses indigènes aux portes des cabanes Ses rythmes de tam-tams Ses plaines Vastes jardins d’Eden Où flottent les baobabs qui jouent en file-indienne A chaque pas Chaque désert de peine Dans les moindres recoins des cages quotidiennes Je lui dis que je l’aime Et je me rassérène A l’ombre magicienne De mon âme africaine