Les deux clochards au doux soleil Leur mol habit tout chiffonné Interpellent non un pareil Mais le passant tout étonné.
Tel un auteur sans scène, Déséquilibré, Heureusement assis, Le langage libéré. Interpellent un couple âgé, Main dans la main, C’est un amour piégé. Lui, pantalon noir et escarpin Sombre est sa mise ; Elle, jupe beige et courte cape Élégante et précise, Souriante malgré satrape.
Attirent leur attention Alors que gronde un camion, Très pressée, une maman, Djeans et bottes, en manteau noir Et l’enfant dormant comme un loir.
Apparaît un autre personnage Une jeune Eve, un amour, Et fort élégante en corsage En collants et short de velours : Ils sont noirs comme ses bottines. Elle sourit chevelure au vent Répondant aux piques mutines S’enfuit devant le couvent.
En salopette verte Nos balayeurs des rues Avec nos clochards dissertent, Et tout au long des avenues Balancent leurs balais Au hasard des déchets.
Deux jeunes amoureux Dans une bulle réunis, Lui, le froc pendant ; Elle, une longue écharpe ; Se tiennent enlacés Dans le désordre de leurs pensées, S’emmêlent presque les pieds Quitte à s’estropier, Alors nos deux hommes sifflent.