Le prince charmant Des années deux mille Se poudre et s’épile Sur son cheval blanc Il a tué dans l’œuf Le dragon royal D’une courte rafale De Kalachnikov Il est en avance Sur sa feuille de route Et casse la croûte Avant que ça commence A onze heur’ et d’mie Il lève un sourcil Et s’aperçoit qu’il S’était endormi Il va lui falloir Filer en vitesse Biser la princesse Qui dort au manoir A peine arrivé Il fait marche arrière Car une sorcière Lui bouche l’entrée Il ne peut la tuer Car elle se transforme En un chien énorme Qui lui court après S’il pouvait trouver Le nom du cerbère Il pourrait le faire Aller se coucher Soudain, inspiré Il crie : « Carabosse ! » Et le sale molosse Se couche à ses pieds Sans se démonter Il jette dans les douves Un bâton qu’il trouve Et crie « Va chercher ! » A minuit moins une Il arrive en nage Près d’un grand lit-cage Où ronfle une brune Mais en l’embrassant D’une ardente fièvre Il sent sous ses lèvres Quelques poils naissants Cessant sa caresse Brusquement il brame : « N’êtes-vous point femme Ma douce princesse ? » - Tu l’as dit Quiqui J’suis tombé en rade Un soir de Gay-Pride Dans le gai Paris Et pour me faire peur On m’a mis à poil Sur mon char à voile A voile et vapeur »