Les arbres de la prairie secoués par le vent Laissent tomber leurs feuilles sur les souvenirs morts, Le brouillard du matin et la poussière du temps Endorment dans leurs voiles les espoirs les plus forts.
Et puis viendra la neige, impalpable douceur Qui emprisonne les cœurs et les blesse à jamais, Tendresse et pauvreté, solitude et chaleur, Le souvenir s'endort dans un cocon épais.
Une fleur apparaît sortie de son bourgeon Et l'éclat de ses formes fait renaître la vie, Un espoir cristallise sous la neige qui fond Et l'eau qui coule enfin lave les cœurs meurtris.
Le soleil nous réchauffe de sa brûlure vivante, Nous fait tout oublier, même les soirs sans fin, L'eau chaude endort nos pleurs et le temps nous enchante Jusqu'au jour ou il pleut dans le petit matin.