Quand ton beau front se pose au bord de mon épaule, Et qu’au creux de mon cou il glisse doucement, Quand ton corps se fait lourd, que ta tête vacille, Que les billes de tes yeux chavirent lentement,
Quand tu construis ton nid sur ma vieille carcasse Comme un oiseau pressé sur sa première branche, Quand le rond de ta joue s’écrase sur ma peau Et que ton poing se ferme en un dernier message,
Alors je reste là….. , grand corps hypnotisé, Immobile et fragile comme un château de carte, Muet, émerveillé par ton sommeil d’enfant, Le souffle suspendu à l’orée de mes lèvres.
Et toi tu t’abandonnes dans mes bras engourdis, Etoile silencieuse qui cherche encore sa route, Nos cœurs à l’unisson en cet instant sublime Ou vainement je tente d’interpréter tes rêves.
Dors, petite fille, dors ! Ta nuit est éphémère Comme le sourire d’un ange qui traverse l’espace…