Un vieil homme marchait Entre les arbres morts Dans une forêt brûlée Par le vent et le temps. Sur ses épaules maigres Une chemise blanche Et sale de vieillesse.
Une femme en beauté Venait dans la rosée Un matin de printemps Fleurie de perles de muguet. Sur ses épaules nues Une peau douce et blanche Et fraîche de jeunesse.
Dans la misère d'une maison Abandonnée dans la forêt Un feu de bois Un peu de joie. Et dans un lit de paille sèche Une femme ouvre ses jambes A un vieillard qui s'abandonne.
Dans un matin pluvieux Une vieille femme remonte Avec son visage ridé Le long chemin de son enfance. Sur ses épaules un fardeau De souvenirs et de regrets Et de regrets.
Et sur une plage tranquille Un enfant joue de son pipeau Il joue l'air qu'il connaît par cœur Il joue son air favori. "C'est la chanson des malchanceux De ceux qui naissent sans raison De ceux qui ne comprennent pas Pourquoi ils se trouvent là Parmi la misère et la gloire Parmi les haines et puis les joies. C'est la chanson des oubliés De ceux que l'on laisse en chemin De ceux que l'on aime pas."
Et sur ses épaules encore nues Une peau douce et blanche Et fraîche de jeunesse.