Sur la côte vermeille à l'abri de la tramontane, Entre ses deux voisines, Collioure et Port-Vendres, Banyuls, petite ville catalane, Nous offre la fraîcheur de ses arbres.
Les refrains scandés d'une jolie sardane, Ainsi que les plus belles filles de notre temps, Forment en une folle chanson d'Espagne, La plus entraînante ronde du moment.
Et le soir, sous le couvert des arbres, Bercés par le doux clapotis de la mer, Sur la grande place, au pied d'une colonne de marbre, Filles et garçons écoutent ce joli concert.
Assis sur les bancs verts d'un petit jardin, Les bons vieux emmitouflés dans leur châle et leur gilet, Revivent en un lointain passé riche et ancien, Les escapades faites pendant les soirs d'été.
Madame la lune réfléchit sur les eaux miroitantes, Le long ruban dorée de sa douce clarté. Dans la nuit passe une étoile filante Traçant dans le ciel une courbe enluminée.
Au lointain, le clocher égrène ses onze heures. La brise du large efface toutes les discussions. Une à une les lumières clignotent et meurent. Seuls, quelques lampadaires veillent sur les maisons.
Et, sous la grande voûte étoilée, Bercée par les refrains d'une jolie sardane, Banyuls, petite ville catalane, Ferme ses yeux ensommeillés.