L'orage
Le ciel sur champs jaunis,
Volutes tourmentées,
Etend à l’infini,
Ses tourbillons ventés.
Le flux en mouvement,
De satin noir, paré,
Avance doucement,
Au dessus des marais.
Le manteau se déploie,
S’enroule au firmament,
Descend dans le sous-bois,
En un noir tournoiement.
Cristalline vision,
De la pluie qui descend.
Déchirant l’horizon,
Au décor menaçant.
Gouttelettes d’argent,
Rejetées des nuées,
Frappant et dérangeant,
Le sol déjà rayé.
De nouvelles senteurs,
Se mêlent aux parfums,
Accentuent la moiteur,
S’étendant aux confins.
Une ganse de feu,
Vient strier l’horizon,
S’en va dans un adieu,
Entourée de tisons.
S’en suit un roulement,
Dans un bruit fracassant,
Forçant le déploiement,
De l’éclair bondissant.
L’orage bat son plein,
Illumine les lieux
De son cercle opalin,
Dessiné par les Dieux.
Quelques perles de pluie,
Transposent leurs couleurs,
Au travers de la nuit,
Dans l’espace enrouleur.
Un souffle vient troubler,
Le cliquetis de l’eau,
Et tente à dévoiler,
L’impressionnant manteau.
Le vent s’installe enfin,
Dans le ventre noircie,
Elargit son couffin,
Et force l’éclaircie.
Un décor moutonneux,
Efface la noirceur.
L’arc en ciel lumineux,
Chasse l’envahisseur.
Et l’orage se meurt,
Laissant au fond de moi,
Un mélange de peur,
Qui trahit mon émoi.
23/05/2018