La hantise du remord
Un vivant marchait seul sur l'empire des morts,
Ses pas précipités traçaient sur le gravier,
Toute une vie remplie, de craintes, de remords.
Il avançait errant parmi les vieux sentiers.
La lune rejetait sur la terre froide,
La silhouette sombre de ce pauvre homme.
Les grilles des sépulcres, sombres et droites,
Découpaient au ciel, les contours de leurs formes.
Comme désemparé, l'homme marcha longtemps,
L'écho des pas sonnait sur les dalles creuses.
Sur une vieille tombe rongée par le temps,
Il s'agenouilla sur la terre argileuse.
L'implacable remord avait détruit son cœur,
Depuis le jour ou, ivre il avait tué.
Cet acte irresponsable, ces rires moqueurs,
Eternelle hantise, jamais atténuée,
Un mélange de vie, un mélange de mort
Chacun se poursuivant, voulant se distancer.
Le remord était là, le frappant de son sort,
Harcelant avec ardeur cette âme accaparée.
Sortant de son manteau un bouquet de fleurs,
Il le déposa sur l'asphalte opale.
Ses yeux, qui jusqu'alors retenaient leurs longs pleurs,
Erraient de partout sur la pierre tombale.
?
Ses lèvres, agitées de petits tremblements,
Demandaient le pardon, une douce pitié.
Il fit un signe de croix, et se relevant,
Se dirigea à pas lents sur l'étroit sentier.
Son ombre noire se détacha sur les cieux,
Glissa, se faufila entre les vieux cyprès,
Disparue pour toujours, dans un ultime adieu,
Prenant le vieux sentier, en ce mois de juillet.
24/05/2018