Le grimoire
Le grimoire gris, poussiéreux, s’est déployé,
Un feuillet s’envole, et découvre le monde.
La naissance et la vie, un pion sur le damier,
L’Humain naît, happé dans l’infernale ronde.
La page trace son destin dans l’univers,
Le bonheur et les joies, sont sur la même voie.
Montée vers le ciel, ou descente au calvaire,
Long cheminement, ou le monde se pourvoit.
Soumis, discipliné, il entrouvre au néant,
Les codifications et les heures du temps,
Signes de création, aux rites flamboyants.
Horloge en mouvement, ou l’Homme est combattant.
En contrôlant nos sens, il nous forme à son gré,
L’échiquier continu savamment sa partie,
Mêlant avec l’encens, un parfum vinaigré.
Guidant la faucheuse, vers l’ultime sortie.
Les chiffres au long des jours, défilent longuement,
S’ouvre un dernier feuillet, le chapitre accablant,
Qui emporte à jamais, l’Homme vers le néant.
Numéro de feu, aux contours étincelants.
Le grimoire se ferme, il s’ouvre à d’autres vies,
Enchaîné au chevalet, il tremble et gémit,
Le programme est lancé pour une autre survie,
Et son cycle codé, dans la course infinie.
24/05/2018