Tant de jours, Nombre de nuits blanches, Certitudes devenues reines.
Désir triomphant dont l’évidence, Emporte d’ultimes raisons blanchies. La main lève la hache, Pour trancher d’un coup sec, Les trop vieilles amarres, Du prisonnier du quai.
Heureux vent d’Ouest, Les voiles blanches gonflent. Le mat se plaint et craque. Le coeur se noie dans l’ivresse, Pas un regard en arrière, Pas un regret, L’ancien continent s’efface, Dans les brumes du temps, L’espoir est seul compas. L’esprit cingle enfin libéré, Vers d’autres horizons.
La terre promise est proche. Abordée déjà, Le voyageur en connaît le charme. Il s’est baigné souvent, Dans ses lacs bleus. En a caressé les blonds épis, Lors d’ardentes moissons. Le soc de sa charrue, maintes fois, A plongé en cette terre généreuse, Dans un rituel empli de passion.
Il n’est pas un chercheur d’or, N’est de quête que celle du Graal, Tout risquer pour le trouver. Et dans un dernier éblouissement, Boire à la coupe et mourir.