Le silence étreignit l’espace et l’engloutit ; On étaient là sans mot comme des abrutis ! Les bruits avaient cessé leurs façons de pétoires ; On se regardaient net un peu abasourdis A se voir pour de vrai on étaient étourdis !
Et rien que des sourires, on faisaient le possible, La plupart entendus quelques-uns peu crédibles, Silencieuse impression, étrange et folle histoire, Où les mots pour parler n’avaient besoin de rien D’autre que ça qui est là qui s’impose et puis vient !
Mais rien que des regards, et qui reprennaient vie, Des vacarmes muets de leurs pires envies ; Barbouiller de couleurs les fades aventures Des nostalgies grêlées, des culpabilités tièdes D’objets encore vivants aux mémoires intermèdes.
Le silence étreignit l’espace et l’engloutit ; On étaient là sans mot, comme des abrutis ! On pouvaient à loisir en prendre la mesure ; Le terrain était neuf, on pouvait bien s’entendre, Et on a mis le feu pour conjurer les cendres !