J’aimerais voir le crapaud Qui m’a bavé dessus Comme il tomberait raide Sur ses pattes courtaudes Avec rien qu’un dixième De galère ordinaire !
J’aimerais voir le bonhomme Qui donnait des conseils Comme il resterait con Avec ses mots d’usage ; Il suspendrait ses mots Il resterait muet !
J’aimerais voir la sirène Qui disait des bobards, Qui gloussait des mots tendres A l’odeur de poisson Devant sa limousine A faire des manières !
J’aimerais voir l’autre enflure Comme il irait boiter Au milieu de ces pierres Qui jonchent les chemins, Ses petits pieds soignés Trop souvent trop longtemps…
J’aimerais voir ta voix Quand elle sonne juste Harmoniser l’espace D’un halô de bonheur Rétablir dans l’instant Un espoir sur-puissant !
J’aimerais voir tout ça Qu’on raconte partout ; Qu’il y a des chercheurs D’absolu insoluble, D’incorrigibles fous De furieux utopistes !
J’aimerais voir, le soir Le total des journées, Cette poignée de sable Qui coule dans les mains, Et de cela qu’on rit Et de cela qu’on pleure…
J’aimerais voir du vrai Comme tu m’as montré, Confidence ultime D’un cœur surexcité, Voir encore une fois Si je ne rêvais pas…
Et puis, si c’est possible, Mais sait-on ce qui l’est ?