Premier poème
D’un dernier sursaut d’espérance,
J’ai approché la mer, d’un ultime contact,
Respiré son odeur, enivré de l’espace,
Pour oublier la mort de journées dégueulasses…
Je savais par avance la dérision de tout
Et ces combats perdus qu’on ne gagne jamais
Et dans le plus sordide désespoir
Entendre encore ces cris des mouettes qui sont libres…
C’est depuis trop longtemps que je vois l’effroyable
Vérité des mensonges et puis des faux-semblants,
Parmi les graviers gris, des mots qui dégoulinent,
A me faire gerber quand je sais ce qu’ils sont,
Et de si rares fois, trop rares pour en vivre,
De petits cailloux blancs qui me faisaient sourire,
Encore,
Encore un petit peu, malgré cette souffrance,
Qui déchire mon cœur à le faire saigner…
J’ai des rêves qui crèvent, depuis que je suis né,
Dans ce monde illusoire ou des monstres guerroient,
J’ai brûlé l’énergie d’un amour gaspillé,
A regarder ces guerres de haine souveraine,
Justifiées de mensonges, sous couvert de noblesse,
Où tout se dissimule pour mieux manipuler…
Dans un dernier sursaut, j’ai tenté de survivre,
Pour hésiter encore à ouvrir cette porte,
Qui va vers la sortie, qui ouvre sur la fin,
D’un cauchemar qui dure, et ne cesse jamais,
A courir, imbécile, après un peu d’amour,
Vers un peu de lumière, vers un peu de sincère,
Où tout est obscurci par d’hypocrites phrases…
Je ne suis pas d’ici, je vais donc m’en aller,
Quitter les six milliards de vivants, petit groupe,
Et rejoindre la masse de l’immense océan
Des quatre-vingt milliards de morts qui sont peinards…
Ce n’est plus que j’hésite, à ouvrir cette porte,
Mais je cherche la clé qui tourne la serrure,
Encore quelle musique pour le meilleur départ,
Qui me rendra serein, et en pleine conscience…
Et peut-être, qui sait, qu’avec un peu de chance,
Je rejoindrai ce monde dont j’ai des souvenirs,
Où rien ne ressemblait à ces choses d’ici,
Mais tout à l’opposé, où tout coule de source,
D’un amour infini sans rien de corruption…
J’ai tenté trop longtemps, je fatigue à présent,
J’ai fait le tour de tous les rêves les plus fous,
Mais je retombe au sol, et je ne rêve plus,
Je vais pousser la porte qui libère de tout… !