Quand nos coeurs ont cessé de brûler l’un pour l’autre, J’ai cru que l’amitié survivrait aux amours : Vous auriez ma tendresse et moi j’aurais la vôtre, Salutaire façon de nous aimer toujours.
Je ne m’attendais pas à trouver chez ma belle Cette âme indifférente et ce cœur oublieux : Parce que vous brûliez d’une flamme nouvelle, J’ai cessé tout à coup d’exister à vos yeux.
Tant de tourments jaloux, tant de fières promesses, Tant de jours employés à s’aimer follement, Tant de baisers fougueux et d’ardentes caresses, Pour que ce feu si beau s’éteigne en un moment !
Je ne veux plus aimer de cet amour fragile, Chimère qui jamais n’enfanta le bonheur ; Je ne veux plus, brûlé d’une flamme servile, Laisser ce dieu cruel martyriser mon cœur.
Viens fleurir mon chemin, paisible solitude, Compagne des cœurs fiers, qui ne déçois jamais ; Viens me faire oublier, dans ta sainte habitude, Ces jours futiles où j’aimais.