Voilà la chanson de l’automne Qui refroidit tant de matins, Quand un maigre soleil détonne Sur la vieillesse des jardins ; Dans les forêts, dans les ravins, Tous craignent que l’azur s’en aille ; Il fait un ciel pour les chagrins Au temps triste de la grisaille.
Parfois un nuage s’étonne De son eau dessus les chemins Et l’air a son air monotone Sur la ville et ses citadins ; La météo, ses bulletins Montrent une langueur qui baille ; Ils sont bien loin les jours divins Au temps triste de la grisaille.
La vie a comme un air atone Quand rêvent les petits lutins Et quand la chaleur se cantonne Dans quelques endroits anodins ; L’arc-en-ciel dort dans ses écrins, Vaincu par un froid qui l’assaille ; Octobre a de pluvieux dessins Au temps triste de la grisaille.
Princes aux airs souvent taquins, Au cœur si souvent en chamaille, Pleurez dans vos châteaux rupins Au temps triste de la grisaille.