J'avais grandi dans un pays Où le bel été se démène Quand les plantes font un tapis Pour la faune qui se promène Mais voilà que la folie mène Un être mal intentionné Vers le feu qui se déchaîne, Pleurez pour l'arbre calciné.
Je connais ces cieux éblouis Que la chaude saison ramène Sur la garrigue et le maquis Dans un éternel phénomène Mais cette fureur inhumaine Revient avec un forcené Pour saccager mon beau domaine, Pleurez pour l'arbre calciné.
Je vois tous mes frères meurtris Que la flamme rouge gangrène ; Bientôt un univers tout gris Fera comme une triste scène ; Le soldat du feu se surmène Devant l'incendie entraîné Et lorsque le vent le malmène, Pleurez pour l'arbre calciné.
Princes, face à l'horreur soudaine D'un pauvre bois infortuné, Reprenez tous cette rengaine, Pleurez pour l'arbre calciné.