J’exerce un merveilleux métier Et je fais souffrir bien du monde, Loin d’un travail de boutiquier, Il ne faudrait pas qu’on confonde. Je sais la bouche moribonde Après de nombreux incidents Et son odeur nauséabonde, Écoutez l’arracheur de dents.
J’ai refait le palais entier Du maigrichon, de la gironde, Travaillant comme un bijoutier Dans des mâchoires à la ronde. Avec ma belle ardeur féconde, Je fais pousser des cris stridents À chaque face rubiconde, Écoutez l’arracheur de dents.
J’ai suivi le très doux sentier Où l’argent des clients abonde Des riches gens au port altier Redoutant un sourire immonde. Dans un monde où l’argent inonde Les gens aux airs condescendants, Je redis de ma foi profonde, Écoutez l’arracheur de dents.
Princes, à l’humeur vagabonde Dévorés d’appétits ardents, Entendez ma voix qui vous gronde, Écoutez l’arracheur de dents.