L’été fini regrette la chaleur, Les cieux brûlants, les heures en allées, Les moments fous, la riante couleur, L’amour qui chante et les nuits étoilées, Les monts heureux, les fringantes vallées ; Un ciel plus gris chante une autre chanson Tandis qu’on sent comme un nouveau frisson ; Les jours bénis à petit feu succombent ; Monsieur soleil a payé sa rançon, L’automne est là lorsque les feuilles tombent.
Les mois n’ont plus leur air ensorceleur Et les refrains leurs folles envolées ; Tout doucement, une vieille pâleur S’est approchée avec ses eaux mêlées, Préfigurant les lointaines gelées ; Avec le temps, s’en vient un autre son Et très bientôt se taira le pinson ; À l’horizon, des nuages surplombent Les prés fanés de l’ancienne moisson, L’automne est là lorsque les feuilles tombent.
L’humidité prend son air racoleur ; Des flaques d’eau se sont accumulées ; Un autre ciel veut se mettre en valeur En parcourant des terres désolées Qui fourniront des couleurs emmêlées ; Des feuilles d’or brillent à l’unisson Et l’escargot prend son air mollasson ; Les arbres font les airs qui leur incombent Et leur complainte attriste un jeune oison, L’automne est là lorsque les feuilles tombent.
Princes grivois, beaux donneurs de leçon, Buveurs de vin, l’enivrante boisson, Voyez ce gris que les coteaux surplombent ; Bientôt viendra l’hiver à sa façon, L’automne est là lorsque les feuilles tombent.