Un tendre hérisson traverse la nuit, Ses piquants pointés semblent des épines. Tout en haut l’on voit la lune qui luit, Ses flèches en or sont bien plus coquines.
La belette a faim dans la nuit qui court, Un petit lapin ferait ses affaires. Le temps de l’action, hélas, est bien court, Pour prendre à coup sur les mets ordinaires.
Madame couleuvre a saisi sa prise De quoi vivre ainsi pendant quelques jours. Voyez l’existence et chaque surprise, Mangeurs et mangés ont le même cours.
Le loup dans le bois recherche l’agneau, Les tendres brebis sont toujours inquiètes. Tant de prédateurs lorgnent le berceau Car tout leur est bon même quelques miettes.
La tendre colombe a ses yeux de paix, Entendez tout près sa voix qui roucoule. Le ciel est tout noir, ses bleus sont râpés, Sur la terre en pleurs le sang toujours coule.