BAHIYA
BAHIYA
Elle est venue au monde, un jour de grand soleil,
Ses yeux étaient d’olive et sa peau de café,
On l’appela Bahiya, la petite merveille,
Le bonheur du foyer, la plus belle des fées.
Elle grandit bien vite, entourée par les siens,
Des gens simples et doux qui aimaient la musique ;
Elle riait de tout, elle ne riait de rien,
Sa vie n’était que joie, sous le ciel cru d’Afrique.
Un soir incandescent, vint une vieille femme,
Pour parler à sa mère, un peu en aparté,
Son ombre était immense, on l’appelait madame,
Et tenait en sa main, un tesson acéré.
Quand Bahiya l’aperçut, un frisson l’envahit,
Elle essaya de fuir, d’échapper au supplice,
On la maintint très fort, l’allongea sur un lit,
Une main sur sa bouche, on lui ouvrit les cuisses.
L’effroyable douleur la laissa pantelante,
On lui fit des cadeaux, la couvrit de baisers,
On discernait déjà, pauvre enfant innocente,
La souillure éternelle dans son regard de jais.