Elle bombille un peu, fredonne sa chanson, Insecte incarné dans mes rêves abscons, Elle cogne son corps dans la frêle prison, Ne sachant où aller, elle tournique en rond.
Je fais miens son effroi et ses tâtonnements, Je me débats comme elle, dans ce monde dément ; J’ai beau papillonner, rien n’y fait cependant, La paroi est trop haute, je retombe dedans.
Épuisée par sa quête, sentant venir la fin, Elle se pose enfin, acceptant son destin ; Son vol s’est fait plus rare et son espoir s’éteint, Elle s’est résignée à abdiquer, enfin.
Nous sommes, tels la mouche, emmurés dans le verre, Otages du bocal où se noient nos chimères. Exposant nos frayeurs, révélant nos misères, Quoi de plus oppressant qu’un bonheur éphémère ?