C’est une vieille horloge au bois profond et lourd Où bat un cœur d’airain impassible et brutal. Il règne sans partage, imposant tout autour, Du logis ténébreux, son tictac infernal.
Son vieux coffre gémit à chaque battement, Lorsque son contrepoids l’entraîne vers la terre Où sera le linceul qui engouffre le temps Octroyé aux humains dont la vie se referme.
Imperturbablement elle tranche les heures Et prélève, un à un, nos bonheurs innocents. Et son refrain funèbre, faucheuse de bonheur, Répète, inlassable, que la mort nous attend.
Irons-nous sans révolte accepter le trépas ? Ne pourrons-nous des heures endiguer l’âpreté ? Le temps est immortel et il nous survivra ; Il nous abîmera dans son éternité.
Et nos vieilles carcasses seront bientôt couchées Dans de vieux coffres en bois comme ceux des pendules Quand notre balancier se sera arrêté, Subissant des années l’implacable férule.