Hiver a ses quartiers dans le square où les enfants jouent, Combien de feuilles, déjà, dans le clair-obscur ont chaviré, Ma main sur la tienne s’est posée, ce soir, A l’instant-même où les décors dans le ciel ont changé, Il eût fallu bien d’autres secondes d’éternité, Quand beaucoup s’en étaient allées.
Et, cependant, ce froid rayon demeure, Jamais de ta joue ne s’efface, et tu pleures, L’empreinte des jours qui s’enfuient.
Alors, retourner le cours du temps, et jusqu’à son bruit, Quand ma main sur la tienne s’est posée, Les feuilles sur les arbres ont, dans le vent, frissonné, L’hiver, qui avait pris ses quartiers dans le square, S’est envolé, comme nuée d’hirondelles rompant les amarres, Et les chauds rayons d’un soleil printanier Ont éclairé ton visage étonné.
Dans le square où les enfants jouaient, Il aura suffi d’une seconde d’éternité.
