Tu es celle trop longtemps attendue, Quand le froid recouvre de blanc la campagne, Et que le voyageur des frimas de Novembre, Levant les yeux vers ce ciel d’hiver, s’étonne De n’entendre qu’un écho assourdi de lui-même, De ne voir de toi qu’une image, et frissonne…
Tu es celle trop longtemps attendue, Quand le soleil au plus haut, sur la cime des pins, Fait crisser les cigales, et qu’un été de Provence Déroule son tapis d’herbes et de romarin, Sarah de ma caresse sur ta cuisse tendre, Sarah de mon souffle sur tes lèvres rouges…
Tu cours parmi les lentisques, les oliviers. Mon regard, dans tes cheveux, au vent de Juillet, Dévale jusqu’à la plage déserte et blanche. Et là-bas, tout à l’heure, l’un et l’autre nus, Comme au premier jour, nous irons goûter la vie Et le sel de la mer, si longtemps contenus.