Accroche-toi au temps qui égrène les heures ; Sans jamais poser un regard sur le passé, Il tourne les saisons et, impatients, les cœurs Cherchent à le ralentir et même à l’arrêter.
Chaque instant qui passe est un instant de bonheur ; Cueille-le maintenant avant qu’il ne s’enfuie Et ne te laisse dans l’amertume et les pleurs, Les regrets errant sur les rives de l’ennui.
Au printemps, mille feux jaillissent de tes yeux Et la nature étincelle son élégance, Son sourire multicolore et merveilleux Et les diamants de son univers d’apparences
Faisant oublier que le temps poursuit sa course, Que la jeunesse n’est que beauté éphémère, Que l’éternité, dans le cœur, trouve sa source D’où s’égoutte l’amour couronné de lumières,
Lumières ardentes du soleil en été Ambrant les corps de leur or ou brûlant les ailes De papillons trop empressés à partager Leurs passions avant que l’âge ne se dentelle.
Tandis que s’éveille l’automne flamboyante, Les ans s’invitent à la ronde des saisons, Laissent au coin des yeux les empreintes évidentes Du temps et repoussent au loin les illusions.
Les regards plongent dans les profondeurs de l’âme, Fontaine aux sentiments dépouillés d’artifices Où l’amour absolu garde allumée la flamme Et transforme les jours en moments de délices.
Puis, lorsque les doigts touchent presque l’horizon Et que s’éloigne l’insouciance de l’âge, La vieillesse ride le miroir des passions Mais la tendresse illumine les visages.
De chaque instant qui passe, fais-en une fête Car le temps ne cessera jamais de tourner Et surprend la vie avec les yeux d’un poète. Surtout, n’arrête jamais de t’émerveiller !