M’aimerez-vous toujours à la veillée du jour Quand l’automne venue vendra son âme vieille Au soleil pâlissant des saisons en sommeil Qui blanchit les cheveux et ride les atours ?
Me lirez-vous encor, au jardin de Ronsard, L’éphémère beauté de Mignonne la Rose, Le sourire charmeur et le regard qui ose, Votre main dans la mienne, m’invitant au départ ?
Me direz-vous encor le secret de mes yeux Le soir à la chandelle comme au printemps, jadis, Sous les rayons de lune à la lueur complice Où, ivre d’infini, vous buviez mes aveux ?
M’aimerez-vous toujours à l’horizon du jour Quand la mort, à jamais, me volera vos bras M’emportera là-bas dans le froid de ses draps Vous laissant le silence à l’écho sans retour ?
Faites-moi le serment de retenir vos pleurs Quand le bel oiseau blanc me prendra dans ses ailes Pour m’emmener dormir aux neiges éternelles, Au plus près des étoiles, votre coeur sur mon coeur.
Entendez-vous le vent aux murmures d’automne ? Il fait très doux ce soir au jardin des saisons… Dites-moi, mon amour, d’où viennent ces frissons ? Prenez-moi dans vos bras que je m’y abandonne.