Quand mon coeur fait silence au lointain de l’arène Une douce musique enveloppe la nuit Et j’oublie la laideur des visages de pluie Grimaçant sous l’acide de leurs crachats de haine.
Je m’accroche à l’accord de la douceur pérenne Que nous jouions tous deux au balcon étoilé D’un crépuscule à l’autre sans jamais nous lasser Que nous jouons encor loin de cette gangrène.
Sous leurs masques ridés s’égoutte la misère Au malsain de leurs mots se cache le néant Rempli de jalousie de n’être que du vent De ne pouvoir troubler l’Amour et l’Univers.
Je me suspends à l’air, nue de toutes rumeurs, Et je pars en voyage au pays de l’émoi Quand se posent les notes sur nos lèvres de soie En soupirs, en arpèges, en « je t’aime », en bonheurs,
Sous une lune claire, à l’abri des regards, De l’opprobre jetée par tous les ignorants, Quand la nuit se déchire par le cri des amants Condamnés à s’aimer à l’ombre des remparts.