J’ai donné à tes yeux la couleur de l’amour, Une étreinte de ciel à l’océan de miel, L’ivresse d’un baiser aux reflets de l’éveil En velours rouge ardent sur les lèvres du jour.
J’ai fleuri de roses le désert et l’ennui, Retenu le soleil au sommet de la dune, Dessiné une étoile au crayon de la lune Et lié nos deux noms à l’anneau de tes nuits.
J’ai habillé ta peau au coton de mes doigts, Chassé de tes pores d’anciennes mémoires Suivi à la trace les plis de ton histoire Et nourri les sillons à la terre des rois.
Penche-toi tendrement au miroir de mon âme Elle est la citadelle où ton regard échoie, Où tu charmes mon coeur au ruban de ta voix, Murmure de désir au soupir qui se pâme.
Puise à la fontaine des larmes parfumées Elles seront la rosée au jardin de l’aurore, Des perles de nacre pour couvrir mon corps DE pétales de soie, de fleurs de volupté.
Les sanglots sur la joue, je connais leur douleur ; Ils glissent misère le long de l’infortune, Tombent silencieux dans le puits de la brune, Tristes de n’avoir su s’abreuver au bonheur.
Alors…
Ne laisse pas le temps pleuvoir des souvenirs, Inonder le pays où tu voulais aimer, Noyer ton horizon à l’amer des regrets : Quand s'éteint le regard, l’amour pleure à mourir.