Les nuits sont le miroir de mes silences gris, De mes mots apeurés par les rêves meurtris, Les reflets agités de l’onde saturnienne Où s’en vient se noyer la froideur sibérienne.
Ne vous étonnez pas de mon ombre filant Entre les arbres nus, bouche cousue de blanc, A l’affût des regards épiant le mystère Qui m’entoure, caché dessous mon air austère.
Les jours comme les nuits se taisent, fiévreux, Brûlés par l’illusion d’un soleil dans les yeux D’un éclat de bonheur entaillant les jaspures Où vient s’alimenter une armée de leptures.
Ne vous offusquez pas de ne m’apercevoir Priant et larmoyant sous un bel encensoir. Gardez le mensonger, j’omets votre présence De jour comme de nuit, au tain de mon silence.