Tandis que, tremblantes, les ramures d’été Eventent les ultimes brumes de la nuit Et caressent mes rêveries ensoleillées, L’astre d’or élève sa rondeur, sans un bruit ;
Le vent, parti du nord, dépose ses frissons Sur les plumes des oiseaux, à peine levés, Et, sur ma peau, ses soupirs de passion ; Il cueille des pétales de rose pourprés,
Au velours encor parfumé de la liqueur Libertine d’anges au cœur affectueux Et, comme une mariée voilée de bonheur, Diamants et rubis fixés dans ses cheveux,
Les emporte vers leur destin azuréen ; Il descend le fleuve où se mire le soleil, De son souffle boucle les flots rhodaniens Avant d’étreindre le sable de son sommeil.