Il pleut silencieux sur les toits de la ville Et les tuiles en feu et poussières d’été Offrent à l’automnale un soupir résigné, La dernière valse d’une saison fragile.
Telles des ballerines, élégantes et fines, Les larmes du ciel voltigent de gaieté, Esquissent pas menus sur la brique étonnée Par la légèreté de ces grâces divines.
Une feuille égarée une nuit de tourmente Espère renaissance au calice des cieux Et boit jusqu’à l’ivresse l’eau bénie par les dieux Oubliant l’agonie et sa mort imminente.
J’ai cherché en mon coeur la tristesse d’automne, Le chant mélancolique des sanglots de la pluie S'enfuyant de l’archet d’une vie qui s’ennuie, D’un rêve, d’un idéal que l’écho emprisonne ;
J’ai trouvé l’allégresse dans un profond sommeil ; J'en ai ôté le gris et le flou des années. La joie au bord des yeux, le ciel a pleuré… Ce matin, sur les toits, il pleuvait du soleil.