Il est des cœurs romantiques en fleurs de nuages Qui voyagent, libres, au gré de leurs sentiments Et tissent des fils de séduction sur les pages Du livre de leurs amours rêvées sous les vents ;
Les souffles divins les bercent de leurs murmures, Les entraînent vers des pays légendaires Où, des torrents et rivières, coule l’or pur Puisé à la fontaine de l’imaginaire.
Ô Poètes ! dans vos yeux brillent les étoiles ! De la nuit, vous en faites une douce complice Et vous idolâtrez vos Muses sous ses voiles Jusqu’au matin où, dans ce jardin des délices,
Les larmes de la lune, tendres souvenirs, Rempliront l’encrier de cet exquis breuvage ; Sous votre plume, les mots gorgés de désir S’aimeront sur la peau Vélin couleur laitage.
Quand le soleil monte sa rondeur dans le ciel, Le rideau se ferme sur les rimes blotties ; L’heure est venue de traverser l’arc-en-ciel Pour rejoindre la vie : triste et pâle copie
Des épanchements passionnés et poétiques. Si poète et muse franchissent le miroir Pour vivre leurs rêves aux accords symphoniques, Les dieux hurlent leur rage et brûlent l’écritoire.
Passent les jours, les nuits, la vie en noir et blanc ; Tantôt perles de lune, tantôt chants d’espoir, Les âmes romantiques regardent le temps Qui tourne à l’envers les pages de leur histoire.