Poussés au sommet de l’immensité astrale, Les nuages tourmentés, déchaînés et fiers Adoucissent leurs hostilités vespérales Négligeant l’obscur pour un horizon plus clair.
Enracinés en haut de leur tour de souffrances, Deux amants, tels Philémon étreignant Baucis, Conjuguent à l’infini leurs instants de jouissance Sous le regard des Dieux jaloux de leurs délices.
Ils sont deux arbres aux racines emmêlées Où la sève, bouillonnement perpétuel, Toujours nourrira les ramures, décharnées Par le temps, jusqu’au bout de leurs désirs charnels.
Ainsi que des doigts dénouant leurs chevelures, Les branches étiolées vont caresser les cieux Pour les implorer d’illuminer leur futur Et semer des fleurs sur le passé ombrageux.
Au-dessus des ruines du silence infligé, Insolente, une pomme ronde de passion Se balance dans une cage, protégée, Attendant l’instant où leurs dents la croqueront.
Cœurs siamois, corps contre corps et âmes jumelles, Leurs sentiments ont la beauté de l’innocence, Leurs baisers chantent la mélodie éternelle De l’amour, de l’impatience et de l’espérance.