Ô intense euphorie d'une flamme éphémère, Ton éclat lumineux rend la Beauté plus belle ; La misère aveuglée croit en l'aube nouvelle, Aux serments échangés sous un rai de lumière.
La nuit cache son ombre à l'heure qui décline Et le coeur amoureux, assoiffé de tendresse, Prolonge la caresse et la douce allégresse De goûter au bonheur de l'ivresse divine.
Si, aux plis du regard, se dessine une ride Où coule le chagrin et ses pleurs d'indécence ; Si le soupir muet gémit dans le silence, C'est l'amour qui s'enfuit et l'âme qui se vide
Mais sur le drap du ciel, le souvenir repose… Le soleil s'est noyé dans une eau d'amertume, Le volcan s'est éteint sous un linceul de brume Et l'émoi s'est fané comme fane une rose.
Le coeur plombé de nuit s'endort au lit de lave : L'étincelle jaillie de la braise habitude, Ne pouvant raviver le feu de solitude, Abandonne au néant la cendre et son épave.