Depuis le jour où j’ai poussé mon premier cri, Premier défi à la vie, premier souffle d’air, J’ai croisé ton regard inondé d’infini Et pourtant, je n’ai jamais suivi sa lumière ;
Trop fière, trop rebelle, j’ai tracé ma route, Poursuivi des lueurs évidées de leur cœur, Couru après le temps pour échapper aux doutes, Crié de volupté quand passait le bonheur.
Jamais tu ne fus celle que j’ai implorée Mais ce matin, sur le sol froid et à genoux, Mains jointes, je viens mendier un instant de paix, Un geste sur mes yeux pour en ôter le flou.
Les vitraux, par le jour conquérant transpercés, Changent les gouttes de pluie en larmes de soie ; Le soleil, par ses émissaires enflammés, Révèle ta grâce, t’illumine de joie.
Telle une princesse au cœur de simplicité Portant son enfant comme une tendre prière, L’enfant-dieu, l’enfant Jésus, l’enfant annoncé, Je te contemple et plonge dans ton mystère.
Ô Marie, pourquoi ne m’as-tu jamais parlé ? Aurais-tu préféré que résonnent mes cris, Que prosternée, aide je vienne réclamer ? Ce soir, Marie, entend mon appel, je t’en prie.