Je spleene quand les nuages mangent la lune Les fantômes tapis derrière la mémoire Agitent les souvenirs, sombres désespoirs, Quand je cherche le clair dans l’obscur de la brune.
A l’ombre du feuillage d’un ciel noir coton Je regarde, inquiète, mes craintes de l’enfance Lorsque, lumière éteinte, je pleurais l’absence D’auréole d’or tamisée sur le plafond.
La lune a revêtu sa chemise de deuil Et un cortège d’ombres réveille mes peurs Et anime l’ancienne horloge de mon coeur Quand j’entre dans cet impalpable qui accueille.
Longues sont ces heures où l’inconnu domine, Où le silence bruit dans le soir qui gémit ! Je sais le clair du jour que le soleil satine, Le pied dans la porte entrouverte de la nuit,
Impatient de faire fondre la glace des doutes, D’inonder l’angoisse de rosée du matin Jusqu’au soir de lune où se toucheront nos mains, Où nos étreintes parfumeront notre route
Et les nuages pourront bien croquer la lune La mélancolie et son armée de fantômes Ne seront que des souvenances d’infortune Quand l’amour n’habitait pas le céleste dôme.