Les chants désespérés sont les chants les plus beaux * Dans le ruisseau des larmes, encor faut-il saisir L'intense émotion que l'on voudrait offrir, Le sanglot imparfait au murmure des flots.
A l'écume d'un pleur, le désespoir amer Se couche sur la page, et ses mots naufragés Cherchent sur le rivage un endroit pour pleurer Les rêves disparus dans les eaux de l'Enfer.
Béni sois-tu poète ! Puise rimes mouillées En ton âme meurtrie, dépose ta souffrance, Ta misère, ton courroux et trouve délivrance Sur la feuille froissée par tes mains enragées.
Montre-moi la splendeur de l'ultime soupir, Du dernier regard de l'amour en lambeaux ! Aussi grand soit le maître, les mots n'ont pas d'échos Quand ils résonnent faux, travestis par plaisir.
Les chants désespérés ne sont pas les plus beaux S'ils ne pleurent d'un coeur vrai, sincère et honnête ; N'oubliez jamais l'homme derrière le poète ! Il joue à volonté du charme de ses maux.