Si je devais partir sur les chemins de neige Accorde au temps qui passe le temps de l’hiver blanc Le temps de recouvrir mon pas filant devant De poser sur l’empreinte la candeur qui allège.
Il taira la douleur et son cri qui déchire Imposera silence aux sanglots de la voix Au souffle persifleur d’un vent mauvais et froid Sur tes lèvres gercées à trop vouloir maudire.
Il ôtera l’épine le venin de la rose T’apprendra le regret de n’avoir su aimer Sans enchaîner l’amour sans le martyriser D’avoir éteint le monde dans lequel je repose.
Ne presse pas le temps de fermer ta blessure Accorde-lui le temps de recouvrir mon pas D’envoyer au trépas la sonnerie du glas Et mourir dans la neige l’éternelle brûlure.
Il essuiera tes yeux cernés par mon absence Sous la glace la braise rallumera le feu Et ton coeur libéré trouvera merveilleux Le regard amoureux d’une douce présence.
Tu oublieras l’hiver enfer et sacrilège Quand blotti dans ses bras tu entendras son chant Regardant vers demain vous goûterez l’instant Tu oublieras mon pas qui fuyait dans la neige.