Les bruits se sont noyés dans le fleuve paisible Et l’onde vagabonde ondule les aveux, Les secrets confiés, joyeux ou douloureux, D’un promeneur du soir au rêve imperceptible.
Offrez-moi votre main que la mienne repose Et flânons sous l’automne à l’heure du couchant En écoutant la nuit chanter au bois dormant La douce ritournelle d’un ciel tendre et rose.
Sous le charme des ors, la parole est futile : Le silence se cueille à l’orée de nos yeux ; Les mots jaillis de l’âme, tendres et amoureux, Enflamment les vapeurs de la brume gracile.
Goûtons à la caresse de ce rayon de lune Sur le fleuve immobile où l’attend son reflet ; Lumineux et argent, il épie le baiser Timidement volé sur mes lèvres, à la brune.
Rentrons-nous, mon aimé, près du feu nous blottir ? Laissons le flot tranquille emporter nos serments Vers un monde meilleur où les pleurs sont exempts Et gardons, mon amour, de l’automne… le plaisir.