Aux heures où l’été apaise sa nonchalance, Le temps reprend, peu à peu, le cours de sa vie. Languide, le fleuve sort de sa somnolence, Troublé par les soupirs d’un vent de nostalgie.
Dans ce miroir se baignent tous mes souvenirs, Toutes les couleurs brûlantes de mon enfance, Palette de douceurs pour peindre l’avenir Et réchauffer les hivers blancs d’indifférence.
Les blés fauchés, enroulés et bien ficelés Egouttent leurs dernières larmes de douleur Goûtant encor une fois à l’amitié dorée De ce soleil si généreux de ses ardeurs.
Je n’ai rien oublié de mes tendres étés : Les flots paisibles, complices de mes tristesses, Les colliers de fleurs et les couronnes tressées, Mes premiers émois et mes amours de jeunesse.
Le soleil a mûri les blés et mes années Mais, dans mes yeux j’ai gardé toutes les couleurs De la nature vêtue en reine de beauté Et dans mon cœur des paysages enchanteurs.