Encor emmitouflés dans leurs habits d’hier Ils traînaient l’ennui sur les allées de l’hiver ; Ils rêvaient d’un horizon tapissé de fleurs, D’un fabuleux voyage au centre du bonheur.
Ils brodaient leurs rêveries en perles d’espoir Tandis que le soir s’habillait d’opales noires… Prisonniers parmi ce monde qui les enterre : Lui, enfoui dans sa nuit… Elle, dans son univers.
Il avait dans la voix la douceur des nuages Et ses mots inventaient de nouveaux paysages. Il avait dans le cœur un jardin sans épines Où les roses perlaient des rimes diamantines.
Sous ses pas elle laissait la trace de ses rires Et de son romantisme naissaient des soupirs. Du vent elle connaissait caresses et tourments Et du soleil en savait les rayonnements.
Plus le ciel crachait, plus la passion flamboyait Et l’amertume dans l’océan se noyait ; Ce soir, de l’hiver ne restent que les haillons… Ils n’ont plus le temps de repousser l’horizon.