Il est des horizons en lames de rasoir Qui, de leur tranchant, découpent la peau du soir Tels des orfèvres au zénith de leur talent Ciselant les larmes pour en goûter leur sang.
Ils tailladent dans l’âme et y glissent leur cœur, Puisent tout ce qui est utile à leur bonheur, Pressent le soleil pour enflammer leurs nuits Disparues dans le puits des années qui s’enfuient.
Il est des horizons qui se noient dans leur sang Et se figent à jamais sur le fil du temps - Témoin indifférent des souffrances sans cris - Pour embellir les cieux des vapeurs du Paradis.
Les brumes lissent leur chevelure rougeoyante Sous les reflets de la lune sanguinolente Réjouie d’offrir aux nues un lit haut en couleurs Où s’endormiront les chagrins et les malheurs.
Il est des horizons oubliés des passions Qui referment les portes aux douces saisons. Il est des horizons en lames de rasoir Qui, de leur tranchant, coupent le fil de l’espoir.