Le temps a jeté le filet des années mortes Sur les coeurs qui préfèrent la neige aux couleurs. Ils regardent le printemps faire pousser les fleurs Mais gardent closes les fenêtres et les portes.
Quand les soirs de lune entrent dans leur foyer Et pointent leurs doigts d’argent sur leur solitude Ils comptent les larmes tombées sur le parquet Accusent le destin, implorent l’Infinitude
Mais restent assis sur leur tabouret d’indigence A gémir sur cet hiver qui n’en finit pas. Ils tournent les pages blanches remplies d’absences Du livre de la vie où ils n’existent pas.
Si dans leurs profondeurs les flammes se glacent Ils traversent le rideau du Rêve et voyagent A travers le temps qui passe, où rien ne casse, Où le soleil offre un sourire sans partage.
Ils froissent les pages du livre de l’amour Et allument le feu dans l’âtre du passé Pour réchauffer leurs habitudes… comm’ toujours S’inventant des excuses pour ne rien changer.
Il est des coeurs qui peuvent mais ne veulent pas ; Leur manteau d’hiver est suspendu dans l’entrée : Passé, démodé… accroché il attendra Les saisons meurent sur les poignées condamnées.
Le temps a jeté le filet des années mortes Sur les coeurs qui préfèrent la neige aux couleurs. Ils regardent le printemps faire pousser les fleurs Mais gardent closes les fenêtres et les portes.